lundi 27 janvier 2014

L'inversion de la courbe du chômage...

...n'est pas pour maintenant, mais pas loin.


Plusieurs concepts de chômage coexistent en France. Le premier, publié mensuellement, et dont la dernière mouture vient juste d'être publiée, est celui des demandeurs d'emploi en fin de mois, tenus d'effectuer des actes positifs de recherche, en catégorie A (n'ayant pas travaillé) et en catégories B et C (ayant travaillé, respectivement moins et plus de 78h dans le mois). 



On voit, pour la catégorie A, une forte hausse entre janvier 2008 et décembre 2009, une stabilisation entre janvier 2010 et mars 2011, et à nouveau une forte hausse d'avril 2011 à avril 2013. Depuis avril, la tendance est clairement rompue, tout l'enjeu étant de savoir si cela va se traduire par une baisse du taux de chômage, le nombre de chômeurs se stabilisant mais la population active augmentant. 




Ces deux définition recoupent mais pas parfaitement la définition du Bureau International du Travail, la seule à même de permettre les comparaisons internationales. Selon le BIT, est au chômage toute personne de plus de quinze ans n'ayant pas travaillé dans la semaine précédente, disponible pour travailler dans les deux semaines, ayant entrepris des démarches actives de recherche d'emploi dans le mois précédent ou ayant trouvé un emploi qui commence dans trois mois.



Le nombre de chômeurs et le taux de chômage (chômeurs/(chômeurs + personnes en emploi)) sont publiés trimestriellement par l'INSEE. Le taux de chômage du quatrième trimestre sera connu le 6 mars prochain.  On peut en revanche s'aider des DEFM pour essayer de prévoir le taux de chômage de l'INSEE. Une simple analyse économétrique permet de relier les évolutions du taux de chômage INSEE à celles des DEFM et de la population active depuis 1996. 






Les résultats de cette estimation nous permettent d'expliquer 90% de la variance du taux de chômage INSEE, les trois coefficients étant significatifs. L'écart-type du résidu est de 0.4, la marge d'erreur de l'estimation est donc assez élevée, et ce qui nous empêche de conclure quant à l'évolution, à la baisse ou non, du taux de chômage à la fin 2013. Néanmoins, la meilleure estimation à laquelle ce modèle parvient, est une baisse de 0.1 point du taux de chômage au quatrième trimestre. Pas de quoi pavoiser, mais pas de quoi s'alarmer non plus. 








Eurostat publie également un taux de chômage mensuel, calé sur le taux de chômage BIT de l'INSEE, et étalonné mensuellement sur les DEFM. Ce taux, après avoir atteint son maximum en septembre à 10.9%, est retombé en octobre et novembre à 10.8%. Le chiffre de décembre arrivera donc dans la foulée des DEFM de décembre publiés aujourd'hui. 





Au final, toutes ces façons de mesurer le chômage conduisent à dire que la courbe du chômage s'est stabilisée à la fin de l'année 2013. 





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