Navré pour la fréquence de publication réduite ces derniers temps, des obligations professionnelles se sont accumulées. Elles sont toujours nombreuses, l'article d'aujourd'hui n'est qu'une revue de blogs.
Beaucoup de commentateurs (Simon Wren-Lewis, Antonio Fatas, ou moi-même) restent perplexes devant l'incapacité des élites allemandes à percevoir le problème des déséquilibres macroéconomiques européens de la même façon que la plupart des économistes universitaires. Rarement dans l'histoire des sciences sociales n'ont les décideurs autant été sourds aux interprétations, certes parfois contestables mais souvent fondées, des chercheurs ayant consacré leur carrière à l'étude de ces phénomènes. Ce qui est particulièrement frustrant c'est qu'il ne semble pas que la source de cette surdité soit les intérêts financiers, le lobbying privé ou l'égoïsme nationaliste car il n'y a aucune raison de penser (à moins d'être germanophobe) que ces facteurs prévalent en Allemagne plus qu'ailleurs.
Il faut donc se retourner vers l'histoire, et un article récent de Wolfgang Münchau dans le Financial Times offre un début de réponse. Il reste à savoir pourquoi la communauté économique allemande est à ce point isolée du reste du monde, ou pourquoi, si elle ne l'est pas, elle semble n'avoir aucune prise sur le débat. Je n'ai jamais apprécié les explications à base de "facteurs culturels", qui servent souvent à maquiller l'ignorance et les préjugés par de la pseudo-science, mais il faut bien reconnaître parfois qu'il doit bien y avoir des causes plus profondes. L'article est ici.