S'il a raison, l'inaction de la BCE est encore plus rageante. Est-ce une institution politique si mal conçue qu'un seul membre du conseil des gouverneurs, le représentant de la Bundesbank, suffit à bloquer toute prise de décision?
Certains avancent d'autres arguments expliquant l'incapacité de la BCE à lancer une politique de Quantitative Easing :
1) Les contraintes légales des traités interdisant à la BCE de racheter des titres de dette publique. En l'absence de jurisprudence claire, on ne peut que spéculer sur ce que déciderait la cours de justice de l'union européenne si le cas venait à leur être présenté. Peut-être déciderait-elle que les programmes de rachats sont légaux s'ils sont nécessaires au respect du mandat d'inflation de 2%.
2) Manque de profondeur des marchés obligataires privés, ce à quoi on ne peut qu'objecter pourquoi ne pas essayer tout de même.
3) L'absence d'actif public sans risque commun à la zone euro (des eurobonds) qui permettrait de régler les contraintes 1 et 2. Angela Merkel les refuse et prétend vouloir un changement des traités actant ce transfert de souveraineté au profit de l'Europe. La BCE pourrait appuyer cette proposition, elle ne s'est après tout pas retenu de faire des déclarations politiques à la limite de ses attributions.
Le fait que la BCE soit frileuse sur le rachat de dettes publiques, ne tente rien sur les obligations privées et soit silencieuse sur les eurobonds montre bien qu'elle n'a pas tout essayé. Auquel cas, qui est à blâmer?