En lien avec l'article précédent, on peut se demander quelles sont les dépenses de sécurité sociale et quelles sont celles dont la part dans le PIB augmente.
Les données détaillées ne sont disponibles sur le site de l'INSEE que depuis 1995, mais cela donne déjà une bonne idée de la répartition et de son évolution.
Tout d'abord, par type de dépense, on voit que les prestations et transferts représentent la plus grosse partie des dépenses, et également celle qui augmente depuis 1995. Les prestations et transfert, c'est de l'argent reversé par l'Etat directement aux ménages, sous forme de retraite dans le cas de l'assurance-vieillesse, sous forme de salaire pour l'assurance-maladie (lorsque vous vous mettez en congé maladie par exemple), sous forme d'indemnité chômage pour l'assurance-chômage.
Les intérêts de la dette de la sécurité sociale représentent une très faible part des dépenses, et les consommations intermédiaires (quand un hôpital achète du matériel par exemple), et les rémunérations des salariés (les salaires des médecins) sont stables à moins de 5% de PIB au total. Il faut donc avoir en tête que pour tailler efficacement dans la dépense publique, il y a peu de marge de manœuvre sur ces postes, et qu'on ne peut éviter de réduire les prestations et transferts, ce qui impacte directement le pouvoir d'achat des ménages.
Décomposons chacune de ces dépenses par fonction. On voit que c'est l'assurance-vieillesse qui représente la grosse moitié des dépenses de prestation sociale. C'est aussi pourquoi, avec l'allongement de l'espérance de vie, on doit recalibrer le système des retraites soit pour contenir ces dépenses (allonger la durée de cotisation ou baisser les retraites) soit pour augmenter les recettes en conséquence (via une hausse des cotisations). Dans les faits, chaque réforme des retraites fait un peu tout cela, la répartition entre les trois dépendant du pouvoir de négociation des retraités (qui risquent de voir leur retraite baisser), des seniors (qui risquent de voir l'âge de leur retraite auparavant proche s'éloigner) et des jeunes actifs (qui risquent de cotiser un peu plus). Le reste des prestations et transferts sont 5.6% dans la santé (donc les congés maladies...), 1.8% très stable en famille et enfants, un petit 1.5% d'indemnités chômage (étonnamment stable), et à peine 0.2% en logement.
In fine, sur 56.6% de PIB de dépenses publiques en 2012, 11.4% de PIB sont des retraites versées au ménages, sur un total de 20.6% de prestation très faiblement redistributives : dans le cas de la retraite, du chômage et des congés maladies (revenu de remplacement), ce que vous percevez est directement lié à vos cotisations. Ces dépenses sont d'ailleurs très stables au fil du temps et des gouvernements.
Pour les autres types de dépenses, on s'intéressera à la somme de la consommation intermédiaire et des rémunérations des fonctionnaires, qui peuvent ainsi être assimilées aux "dépenses de fonctionnement" et représentent entre 4% et 4.5% du PIB, soit un cinquième des dépenses de la sécurité sociale, deux gros tiers proviennent des services hospitaliers, qui sont les services de la sécurité sociale les plus gourmands en main d'oeuvre et en matériel. Encore une fois, couper dans les dépenses de fonctionnement de la sécurité sociale, c'est réduire les budgets des hôpitaux, remarquablement stables dans le temps.
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