En France, le ratio de dépenses publiques sur le PIB a augmenté depuis 35 ans, mais cette hausse cache des disparité entre les différents types d'administration. Les dépenses de l'administration centrale sont stables à 18% environ depuis 1978. En ajoutant les administrations locales, et pour mieux comparer la France à ses voisins fédéraux, le ratio français passe de 26% à 29% en 35 ans (Le ratio allemand équivalent est de 30.3% en 2012). Ce qui différencie la France de ses voisins en terme de finances publiques, et explique le ratio total de 56.6% en 2012, c'est la sécurité sociale.
Graphique 1 : source Eurostat |
La sécurité sociale, c'est l'Etat jouant le rôle d'assureur. L'Etat vous assure (entre autres) contre trois risques : le risque de maladie, le risque de mourir plus vieux que prévu, le risque d'être au chômage. Dans un système contributif, on cotise et cela donne des droits proportionnels à votre cotisation, comme pour des contrats d'assurance. Toute une littérature étudie si dans le cas de la maladie, de la vieillesse ou du chômage, une solution publique est préférable à une assurance privée.
Il se trouve que pour la maladie, tout peut être résumé en un graphique : Dépenses de santé par habitant, tous systèmes confondus (public, privé) . Un système public semble coûter moins cher par personne qu'un système privé. Un système public a par exemple plus de pouvoir de négociation pour faire baisser les tarifs des compagnies pharmaceutiques.
Pour les retraites, c'est moins clair. Le système français est très fortement public, et explique 60% de la différences de niveau de dépenses entre la France et le UK, où le système public se limite à un minimum vieillesse et où vous devez fortement épargner si vous souhaitez avoir un revenu une fois à la retraite.
Tableau (source Eurostat)
Total Dépense des administrations publiques (2011) | France | Royaume-Uni | Différence |
Total (% PIB) | 55,9 | 47,9 | 8,0 |
Vieillesse (% PIB) | 13,4 | 8,5 | 4,9 |
Part de l'assurance vieillesse dans la dépense publique (%) | 24,0 | 17,7 | 61,3 |
Il existe des arguments en faveur des deux systèmes. Le système privé est plus risqué que le système public mais permet l'émergence de fonds de pension et donc d'une accumulation de capital plus importante pour financer les entreprises. Cependant, l'épargne totale des ménages français se situe dans la moyenne des pays de l'OCDE, bien qu'ils détiennent moitié moins (en % de PIB) d'actifs financiers que les ménages américains par exemple :
Bref, l'Etat en tant qu'assureur calcule des risques, fait des projections, et fixe une prime d'assurance. D'ailleurs, les administrations de sécurité sociale sont parfois en déficit, parfois en surplus, mais la moyenne est quasi nulle depuis 35 ans (-0.1% de PIB, ce qui, avec une croissance nominal tendancielle de 3% permet de stabiliser la dette de la sécurité sociale à 3% de PIB).
Graphique 2 : source Eurostat |
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